Dans quelle mesure l’identité d’un pays façonne-t-elle l’identité de ses poètes ? A fortiori quand elle est marquée par son insularité doublée d’un éloignement géographique aux confins du monde connu. Ainsi, la Nouvelle-Zélande se trouve-telle dépositaire d’un double héritage qu’incarnent idéalement les deux poètes rassemblés ici : celui, ancien et oral, de la culture maori de Hone Tuwhare, et celui, moderne et occidental, de la tradition anglo-saxonne de Janet Frame.
« Un autre pays »
poèmes choisis
Aujourd'hui, la Revue est heureuse de vous présenter cette publication à mi-chemin avec une future version papier : « Un autre pays, poèmes choisis de Janet Frame et Hone Tuwhare ». Cette édition bilingue est spécialement illustrée par les magnifiques peintures de Bobi+Bobi - illustrator...
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Dans quelle mesure l’identité d’un pays façonne-t-elle l’identité de ses poètes ? A fortiori quand elle est marquée par son insularité doublée d’un éloignement géographique aux confins du monde connu. Ainsi, la Nouvelle-Zélande se trouve-telle dépositaire d’un double héritage qu’incarnent idéalement les deux poètes rassemblés ici : celui, ancien et oral, de la culture maori de Hone Tuwhare, et celui, moderne et occidental, de la tradition anglo-saxonne de Janet Frame.
Janet Frame (1924-2004) :
Janet Frame fait partie des écrivains majeurs de Nouvelle-Zélande.
Issue d’une famille ouvrière, son enfance et sa jeunesse sont marquées par des tragédies (la mort par noyade, à quelques années d’intervalle, de deux de ses sœurs, d’où l’omniprésence de l’élément liquide dans ses poèmes). Diagnostiquée comme schizophrène, elle est internée pendant huit années dans un asile psychiatrique, traitée à coups d’électrochocs. De cette expérience, dont l’écriture la sauve, elle tirera la matière de son autobiographie adaptée au cinéma par Jane Campion. Nourrie des paysages de son pays natal, l’univers poétique de Janet Frame mêle un onirisme aux confins de la folie qu’elle-même a côtoyée de près, sans jamais se départir d’une sorte de naturel ancré dans les éléments du quotidien, où percent tour à tour ironie et mélancolie. Auteure de seulement deux recueils, elle n’a cessé d’écrire la poésie pour tenter de « déchiffrer les signes enfouis » en elle.
Ses poèmes sont ici traduits en français pour la première fois.Bibliographie en français :
- Le Lagon et autres nouvelles (The Lagoon and Other Stories), Éditions des Femmes 2006
- Visages noyés, Éditions Payot et Rivages, Paris, 2004.
- Le Jardin aveugle, Éditions Payot et Rivages, Paris, 2004.
- La Fille-bison, Éditions, Joëlle Losfeld, Paris, 2002.
- Ma terre, mon île, un ange à ma table, Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 2000.
- Poussière et lumière du jour, Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 1995.
- Un été à Willowglen, Autobiographie, J. Losfeld, Paris, 1995.
- Les hiboux pleurent vraiment, Éditions Payot & Rivages, 2002.
- Un été à Willowglen, Un ange à ma table », vol.2, Éditions Joëlle Losfeld, 1995.
- Le messager, un ange à ma table, vol.3 , Éditions Joëlle Losfeld, 1996.
- Vers l’autre été, Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 2011.
Hone Tuwhare (1922-2008) :
Hone Peneamine Anatipa Te Pona Tuwhare est né le 21 octobre 1922 à Kokewai, une région rurale de l’île du Nord de Nouvelle-Zélande, dans la tribue Ngapuhi. Après la mort de sa mère, quand il avait cinq ans, il part vivre à Auxkland avec son père, un orateur et un conteur brillant. Jusqu’à l’âge de neuf ans il ne parle que le māori, mais apprend l’anglais en lisant la King James Bible avec son père et dans l’argot des rues, car ces années sont marquées par la pauvreté et le nomadisme.
Ayant quitté l’école assez jeune, il devient brasseur et membre du syndicat et du Parti communiste en 1942. Après la guerre, il rejoint les forces néo-zélandaises qui participent à l’occupation du Japon vaincu, et se rend à Hiroshima après le bombardement.
Le 13 janvier 1949, il épouse à Auckland à Jean Agnes McCormack, dont il aura trois fils. Tuwhare travaille dans les chemins de fer, puis dans l’industrie hydroélectrique. En 1956, après l’invasion de la Hongrie par les troupes soviétiques, il quitte le Parti communiste et commence à écrire. Son premier recueil, No Ordinary Sun paraît en 1964, qui lui vaut une reconnaissance critique et publique. En 1969, il obtient une bourse Robert Burns de l’Université d’Otago, à Dunedin, où il va s’établir. Il est l’un des organisateurs du premier mouvement d’écrivains et d’artistes māori et participle à la Marche des Mārois de 1975.
Après son divorce, en 1976, il vit grâce à des tournées de lectures et de conférences, et est invité à Hawaï, en Chine, en Afrique du Sud, en Papouasie Nouvelle-Guinée, en Afrique du Sud, en Allemagne et en Australie. Douze autres recueils de poésie suivront, et par deux fois il remportera le prix national de poésie. Il est également l’auteur de plusieurs nouvelles et d’une pièce de
théâtre.En 1992, il achète une petite cabane donnant sur la mer à Kaka Point. Figure extrêmement populaire, Tuwhare sera poet laureate de Nouvelle-Zélande de 1999 à 2002. En 2003, avec Janet Frame, il reçoit l’Awards for Literary Achievement des mains du Premier ministre. Il meurt le 16 janvier 2008 à Dunedin, et est enterré dans l’urupā (cimetière) familial près de Kaikohe.
Bobi+Bobi, peintre et illustratrice :
Après ses études d’Histoire de l’art, Bobi+Bobi suit les cours de l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, où elle a pour professeurs Philippe Pradalié et Yan Pei Ming.
« Repérée » très rapidement grâce à son blog, elle collabore depuis 2008 avec des auteurs jeunesse et des poètes. Elle publie notamment chez La joie de lire, Oskar, Potentille, Actes Sud, le Seuil.Parallèlement à l’illustration éditoriale, elle poursuit son travail de peintre et de dessinatrice. Elle expose en France et à l’étranger. Les images réalisées pour les poèmes de Janet Frame et de Hone Tuwhare ont été peintes à l’huile sur rhodoïd de format A5.
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